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30 septembre 2021

Notre-Dame de l’Hermitage

 

Les rochers à cupules

 

Notre-Dame de l'Hermitage 5En passant la dernière boucle de la départementale menant au sanctuaire de Notre-Dame de l’Hermitage, j’ai été attirée par un chaos granitique. La voiture garée, j’ai éprouvé cette sensation bizarre qui me prend à l’approche d’un lieu sacré.

Un petit sentier taillé au milieu des airelles confirme que l’endroit est fréquenté.

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 8Je décide de descendre un peu afin d’en trouver l’entrée : comme dans toute approche d’un sanctuaire, il nous faut grimper, suer, se fatiguer, se vider, pour pouvoir, une fois arrivés, se remplir. J’imagine donc que la voie partait du pied de la montagne.

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Notre-Dame de l'Hermitage 6Une fois l’entrée trouvée, je me faufile entre les blocs de granite. L’endroit, dédié au féminin, dégage une atmosphère douce, enveloppante, presque caressante quoique sévère.

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Notre-Dame de l'Hermitage 7

De profonds bassins, naturels ou creusés de main d’homme, se trouvent aux endroits les plus énergétiques, ce qui me laisse à penser qu’ils servaient à fabriquer l’eau lustrale nécessaire aux rituels de soins de nos anciens.

Voilà une belle approche avant d’arriver au sanctuaire marial.

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Historique

 

Notre-Dame de l'Hermitage 9Il semblerait que le sanctuaire de Notre-Dame de l’Hermitage et sa source ait été un lieu sacré depuis fort longtemps, comme en témoignent les pierres granitiques creusées de cupules que l’on trouve alentours et les légendes qui s’y rapportent.

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 12Quoi qu’il en soit, plusieurs églises se sont succédées près de la source, et les pèlerins, de plus en plus nombreux, incitèrent le prieuré de Noirétable, dépendant de Cluny, à construire sur place une grande église au XIVe siècle, sur l’emplacement actuel de l’église du cimetière. Elle était desservie par les bénédictins de Noirétable. En 1669 un grand monastère fut installé près des rochers de Peyrotine par les missionnaires du diocèse de Clermont. Le monastère prend le nom de « mission de Saint-Sauveur au désert » puis est rebaptisé « mission royale de Notre-Dame de l'Hermitage ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 26En 1746, un vaste bâtiment est érigé et le monastère devient noviciat, c’est-à-dire un centre de formation pour les futurs missionnaires. Durant la Révolution, les missionnaires étant partis, le monastère périclite et les bâtiments tombent en ruine. Mais les pèlerins ne lâchent pas l’affaire.

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 27Ce sont les prêtres missionnaires de la congrégation de la Salette qui restaurèrent les lieux à partir de 1889. Après leur départ au début du XXe siècle, ce sont les prêtres séculiers qui s’occupent du sanctuaire. Les pères de la Salette reprennent le monastère en 1925.

Notre-Dame de l'Hermitage 25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 28En 1932, une nouvelle église est construite. En 1951, le bâtiment principal est incendié puis reconstruit. Depuis 2001, ce sont les sœurs de la Salette qui ont pris possession des lieux.

 

 

 

 

Les légendes

 

Notre-Dame de l'Hermitage Urfé 1La tradition dit que les druides officiaient en cet endroit et que, plus tard, la Vierge y apparut à un ermite voulant expier en ce lieu désert une grave faute commise. Quelle faute ? La légende affirme qu’au début du XVe siècle, Jean d’Urfé fut assassiné dans son château ainsi que toute sa famille, par des domestiques ayant eu connaissance de la présence d’une forte somme d’argent destinée à racheter la seigneurie de Crémeaux. A l’exception de leur dernier enfant, Antoine : celui-ci fut épargné car il choisit entre une pomme et une pièce en or qui lui furent présentées, le fruit. Les malfaiteurs furent arrêtés, jugés et soumis à la peine de mort sauf l’un d’entre eux qui réussit à s’enfuir. Il s’installa dans une grotte près de l’antique source sacrée des druides. C’est là que la Vierge lui apparut et le força à avouer ses fautes. Pris de remords, il se fit ermite afin de faire pénitence en ce lieu sacré. On dit parfois dans les campagnes que cette personne n’était pas l’un des serviteurs mais le vrai commanditaire de l’agression, un chevalier auvergnat, Robert, un ami cupide de Jean. Depuis, une trace de main ensanglantée, celle de Jean, est toujours visible sur une des pierres du donjon.

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage Urfé 2Qu’en est-il vraiment ? Un seigneur d’Urfé, descendant d’Arnould Raybe, à qui le sire de Beaujeu avait confié la tour de garde construite entre Saint-Marcel-d’Urfé et Champoly afin de surveiller les forteresses de son rival le comte du Forez, fut effectivement assassiné en 1418 dans son château ainsi que sa famille pour de l’argent. Il s’appelait Guichard, bailli du Forez et sénéchal du Quercy.

 

 

 

 

 

La-Bastie-d'UrféUne autre tradition raconte que cette histoire fut inventée de toutes pièces par la famille d’Urfé qui cherchait une excuse pour lâcher le château inconfortable afin de s’installer dans la plaine, à la Bâtie. Une autre, plus récente, dit que la trace indélébile de la main ensanglantée du sire d’Urfé se trouve encore sur l’une des pierres de son château qui se nomme aujourd’hui les cornes d’Urfé. En effet, le site servit durant des années de réservoir de pierres de taille et des pans des murs forment comme des cornes. 

 

 

 

 

Les rochers de Peyrotine

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 11En pénétrant dans la cour du sanctuaire, qui, mine de rien, se situe à 1112m de haut, je suis bien entendu attirée par les deux énormes rochers de granit blanc, dont l’un porte la statue de saint Joseph et l’autre une croix. Ils se nomment les rochers de Peyrotine, autrement appelés Perrotine ou bien encore Peiroboutine, ce qui signifie en patois la pierre des chèvres.

Notre-Dame de l'Hermitage 10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 13Le premier est surmonté de la statue de saint Joseph tenant l’enfant dans ses bras, installée en 1873. A ses pieds, une petite niche creusée dans la roche abrite une statue de saint Roch. Près de lui, la cloche du campanile fut mise en place en 1873, date de la reprise du pèlerinage après la Révolution.

Notre-Dame de l'Hermitage 15

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 16

 

Notre-Dame de l'Hermitage 18Le deuxième se gravit en montant des escaliers taillés dans la roche, dont l’un sert de chemin de croix et l’autre porte le nom de scala sancta. L’escalier saint original se trouve à Rome, transporté selon la tradition du palais de Ponce Pilate à Jérusalem par Hélène la mère de l’empereur Constantin. Cet escalier de 28 marches fut, dit-on, gravi à plusieurs reprises par le Christ et donne des indulgences (100 ans par marche) à qui le monte à genoux. Celui de l’Hermitage, quant à lui, n’offre que 9 ans par marche, mais vu la rareté de ces escaliers dans le monde, on s’en contentera.

Notre-Dame de l'Hermitage 17

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie madeleine 2C’est à la base du rocher que se trouve la grotte de l’ermite, où une statue de Marie-Madeleine fut posée en 1667. Celle-là n’en est qu’une copie, l’originale ayant été transportée dans l’église de Noirétable.

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 20La roche semble effectivement dégager quelque chose de mystérieux. En arrivant au sommet, je suis frappée par la grande cuvette creusée au sol. Elle mesure près d’1 mètre 40 de diamètre. A l’intérieur, une cuvette plus petite est placée au centre.

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Des rigoles partent sur son pourtour. D’aucuns, les imaginatifs, prétendent que c’est un bassin que les anciens ont creusé à des fins rituéliques, d’autres, les rabat-joie terre à terre, que c’est la meule dormante d’un ancien moulin à vent. Et si les meuniers avaient arrangé un ancien bassin rituélique pour moudre du grain ? Hein ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chapelle de la source

 

Notre-Dame de l'Hermitage 23En partant de l’Hermitage, un sentier forestier nous emmène à l’ombre de ses sapins. La statue de saint Antoine de padoue me semble inopportune en ce lieu paisible et accueillant, ce franciscain qui, dénommé « le marteau des hérétiques », passa sa vie à prêcher contre les cathares. A moins que le commanditaire ait eu un grand besoin de retrouver une chose qu’il avait perdue. Nous descendons vers la gauche.

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Notre-Dame de l'Hermitage 32Une deuxième statue, de Jean le Baptiste cette fois, est posée sur une des rochers du chaos granitique qui prend tout le sommet de la montagne. Sur la pierre est peinte l’inscription suivante : « Je suis la voie qui crie dans le désert, je prépare la voie du Seigneur, rendez-droits ses sentiers, faites de dignes fruits de pénitence ». Le catholicisme est bien ancré.

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 30Le chemin arrive dans une prairie où se trouve la source miraculeuse et sa chapelle. C’est le cœur du sanctuaire. C’est ici, près de l’antique source sacrée, que, selon la tradition, la Vierge apparut à l’assassin de Jean d’Urfé. C’est cette eau que les anciens utilisaient à des fins thérapeutiques et magiques. L’eau coule sous la chapelle puis est canalisée jusqu’au bassin où les pèlerins peuvent la puiser. Très pure, rafraichissante, réconfortante, elle reste toute l’année à 6,7°.

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Notre-Dame de l'Hermitage 33Sur le pourtour du bassin ovale est inscrit « Mon âme a soif du Dieu vivant ». Ou peut-être bien de la Déesse des eaux qui fut certainement honorée en ce lieu.

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Notre-Dame de l'Hermitage 40La première chapelle date vraisemblablement du XIe siècle et depuis de nombreuses constructions se sont succédées. La chapelle actuelle, construite grâce aux dons de Just de Villechaize et de sa famille, date de 1896 et a été restaurée en 1969. A l’intérieur, des centaines d’ex-voto témoignent de la ferveur qu’inspire ce lieu. Une statue de la Vierge est transportée chaque année lors des pèlerinages du 15 août et du 8 septembre de l’église à cette chapelle.

 

Notre-Dame de l'Hermitage 39

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chapelle du cimetière

 

Notre-Dame de l'Hermitage 38Du sentier forestier menant à la chapelle de la source, il suffit de prendre à droite et de remonter un peu pour arriver à la chapelle des Morts ou du père Gaschon, qui fut construite en 1890 sur les fondations de bâtiments plus anciens, dont la grande église du XIXe siècle. Le cimetière attenant fut créé alors pour recevoir les restes des chapelains et missionnaires de la Mission Royale.

 

 

 

La Vierge de l’Hermitage

 

Notre-Dame de l'Hermitage 3L’Hermitage possède plusieurs statues de Vierges. L’une d’entre elles me parait digne d’intérêt, puisqu’elle est romane et date du XIIIe siècle. Cachée pendant la Révolution puis oubliée, elle fut retrouvée en 1979.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Courpiere 2Ses mains immenses, la cathèdre et d’autres critères comme les légendes se rapportant à sa découverte pourraient en faire une prétendante aux Vierges noires qui sont très présentes dans ce coin de France, comme sa voisine de Vollore-Ville ou celle de Courpière. Mais l’enfant n’est pas assis dans son giron, il est debout sur ses genoux. Les couleurs ne sont pas les bonnes, les traits de la Vierge sont plutôt bonhommes. La statue ressemble plus à une interprétation naïve d’une Vierge antérieure.

ND de Vollore

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 1Cette Vierge a été mentionnée dans des écrits comme l’Étude historique sur l'ancienne Mission diocésaine de Clermont de l’abbé Randanne qui parle d’une ancienne statue qui se trouvait au XVIIIe siècle dans la grande église, ou comme le Registres des Insinuations ecclésiastiques qui mentionne un autel dédié à Notre-Dame de l’Hermitage. C’est au XVIIIe siècle qu’apparait une de ses représentations dans le Nouveau Missionnaire du Clergé du père Déat, supérieur des Missionnaires. La gravure de 1790 montre l’enfant debout sur les genoux de la Vierge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame des NeigesL’abbé Randanne parle d’une autre statue située sous le rocher Peyrotine, vénérée en 1682 sous le nom de Notre-Dame des Neiges. La statue est une copie de celle d’Antoine Coysevox de l’église Saint-Nizier de Lyon. Cachée pendant la Révolution, elle reprit sa place en 1968.

Saint-Nizier de Lyon Vierge de Coysevox

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ND des NeigesUne autre Notre-Dame des Neiges se trouve tout près, à Vollore-Ville. Le culte de Notre-Dame des Neiges à Vollore est tardif, même si la légende de sa découverte possède des caractéristiques d’une Vierge noire : « en 1778, le cimetière fut transféré dans un champ voisin du village. Il fallut couper les arbres et dans le tronc d’un saule fut découverte une statue de la Vierge, debout, portant l’enfant. Elle fut portée dans l’église mais on la retrouva le lendemain près du saule coupé. Ceci arriva trois fois de suite. Pour finir, le 5 août, les villageois eurent la surprise de trouver le champ couvert de neige. La Vierge montrait qu’elle avait choisi sa place et ils durent construire une chapelle près du saule afin de la recevoir dignement. Dès lors les miracles se multiplièrent. Les malades souffrant des yeux et les enfants furent les plus privilégiés ». Cette histoire, inventée au XVIIIe siècle, ressemble bien trop aux miracles des Vierges noires pour être honnête.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de ForezIl me semble qu’il devait exister à l’Hermitage une statue primitive de la Vierge qui servit de modèle à celles qui lui ont succédé, ce qui est aussi la thèse soutenue par l'abbé Camin en 1912 dans La statue de Notre-Dame de l'Hermitage , étude historique et iconographique : « Nous pensons que l’Hermitage posséda dès le Xe ou le XIe siècle, sinon plus tôt, une statue miraculeuse par son origine, ou que la foule par sa piété rendit miraculeuse ; que cette statue fut remplacée, au XIIe siècle, par une autre qui était, au XVIIIe siècle, dans la grande église… » Serait-ce celle qui repose au Louvre ?

 

 

 

 

 

https://www.leroannais.com/patrimoine/sites-monuments/chateau-des-cornes-durfe/

https://www.notredame-hermitage-noiretable.fr/tourisme

http://roch-jaja.nursit.com/spip.php?rubrique65

http://forezhistoire.free.fr/images/hermitage-camin.pdf

http://www.lunetoile.com/2019/12/02/le-rocher-de-peyrotine-notre-dame-de-lhermitage-noiretable-42/

https://www.forez-info.com/encyclopedie/balade/135-balade-a-noiretable.html

https://www.notredame-hermitage-noiretable.fr/les-statuts-de-la-vierge

http://roch-jaja.nursit.com/spip.php?rubrique192

http://1jourphoto.canalblog.com/archives/2016/10/30/34498400.html

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7 septembre 2021

Le Menhir de Kerampeulven

 

Kerampeulven 2Proche d’Huelgoat, sur l’antique commune de Berrien, se dresse le menhir de Kerampeulven. C’est un bloc de granite porphyroïde local (granite incrusté de cristaux de feldspath) d’une hauteur d’environ 6 mètres.

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KerampeulvenLes environs du village (Plebs Berriun au XIe siècle), dont le nom est tiré d’un obscur saint gallois, Beryan, ou bien d’une sainte irlandaise inconnue, Berriona, sont occupés sans interruption depuis le Mésolithique (6 000 avant notre ère). Le nombre de tumulus témoigne d’une population dense.

Quant à Kerampeulven, (Ker-an-peulven, de l'ancien breton caer, forteresse, qui a donné ker, village, et de l'ancien breton peulvan, pieu de pierre), son nom veut tout simplement dire le village du menhir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kerampeulven 6Le menhir, en forme de fuseau, est situé au milieu d’un pré, entouré d’un bois. Il est daté par les archéologues de 2 000 ans avant notre ère.

L’explication donnée de son érection est qu’il aurait été mis en tête d’un vallon probablement sur l’emplacement d’une source aujourd’hui tarie, ou bien d’une limite de territoire, pour être vu de loin. Moi je dis que le culte de la source devait être vraiment important pour qu’elle soit signalée de la sorte, ou bien que les deux terres délimitées devaient appartenir à de très grands rois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

kerampeuven 9Quoi qu’il en soit, la tradition populaire nous en donne une autre interprétation : ce menhir servit durant les siècles de pierre de fécondité aux jeunes femmes désirant avoir un enfant. Elles venaient se frotter le ventre sur cette forme que l’on peut qualifier de phallique. J’ai bien senti, et de loin, cette atmosphère énergétique autour de la pierre.

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Kerampeulven 3Sur sa face orientale se remarquent des gravures. On peut deviner une maison, peut-être un chien, un cheval ou une vache, une croix, dessinés au XIXe siècle.

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Kerampeulven 5L’érosion a dégagé alentours de longues formes affleurantes de granite, ce qui pourrait laisser penser à d’autres menhirs couchés. Il n’en est rien.  

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2 septembre 2021

Les menhirs de Lespurit Ellen

menhirs de Lespurit Ellen 1Nous sommes ici en pays bigouden, proche de Plovan. Son l’église fut, au XIVe siècle dédiée à saint Gorgon, dont le patronyme ressemble fort à notre bon Gargan, père de nombreux mégalithes. Ce qui pourrait être confirmé par la proche présence de deux menhirs impressionnants.

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 2

menhirs de Lespurit Ellen 8Dans la petite vallée séparant les communes de Peumerit et de Plovan, près d’un ruisseau aux eaux teintées d’ocre, se dresse le premier menhir de Lespurit Ellen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 9Son frère est couché près de lui. Ces pierres peuvent prendre les noms de Lespurit-Quélen, ou Lespurit- Hellen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 5On arrive sur le site en suivant un chemin de terre au milieu d’un bois de chênes, de bouleaux, de pins et de marronniers. Curieusement, des bambous ont poussé plus loin, incongruité qui n’est pas sans charme.

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 3Sur les bords du cours d’eau poussent des touffes de Crocosmia orangés et l’Osmonde royale, une fougère qui a la particularité de fleurir au printemps. Elle est dédiée à saint Christophe, celui qui aurait porté le Christ sur ses épaules pour lui faire traverser une rivière. Il est la représentation symbolique du passage, qu’il soit spirituel ou d’une autre nature, menant vers la lumière. Il me semble que la fleur soit appropriée au lieu.

L’endroit est charmant, accueillant, très doux et hospitalier.

Encore une fois, je pense que ce lieu est dédié à l’éternel féminin. J’ai cru voir, au détour du chemin, quelques druidesses vêtues de blanc en procession, tenant haut les flambeaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 13Le premier menhir est un colosse. Il mesure 7,60 mètres de haut, 2,50 mètres de large pour presque 1 mètre d’épaisseur, ce qui en fait l’un des plus grands de France.

Le deuxième, allongé à quelques encâblures, mesure 7 mètres de haut et 2 de large.

A eux deux, ils devaient former une belle porte de vie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 10Sur l'une des faces du premier, certains pourront voir une belle paréidolie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 6Plus haut, un chaos rocheux semble s'imposer.

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 12Il est coupé par un petit sentier qui, à en croire l'absence d'herbe et de feuilles, doit être fréquenté.

Il présente des bassins qui semblent creusés par l’érosion. Parfait pour l’eau lustrale. C’est sans doute ici que se tient l’interrupteur qui fait s’ouvrir le flux énergétique.

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menhirs de Lespurit Ellen 4En suivant la rivière, quelques pierres allongées qui pourraient être bien plus que de simples rochers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ce site mégalithique fut classé monument historique le 6 mars 1923.

2 septembre 2021

Le ménage de saint Kodelig

 

Plovan saint Kodelig 3Partis des pierres de Lespurit Ellen, nous voici arrivés sur la petite colline boisée de Kodelig, à la limite de la commune de Pouldreuzic. Ici, les pierres sont nommées le Stal-tiegez, l’endroit du ménage ou des meubles, puisque la tradition nous parle d’une armoire, d’un lit, et d’une motte de beurre que le saint homme a laissés derrière lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Maintenant il s'agit de trouver le royaume de Kodelig, le saint homme qui s'est retiré en ermite par ici, il y a mille fois longtemps. On ne connait pas très bien son nom, les prêtres n'en parlent jamais, les instituteurs n'en ont aucune idée, mais nous savons qu'il a laissé là son lit, son armoire, et une énorme platée de beurre qui n'est même pas entamée. On raconte même qu'il revient de temps en temps. Il y a toujours quelqu'un qui l'a vu et qui vient justement de mourir quand on vient s'informer, pas de chance !  Maintenant il faut traverser sa lande et son bois, ce n'est pas facile. Tous les bois de pins se ressemblent, les landes sont plus hautes que nous, il y a des chemins partout qui n'aboutissent nulle part ou, pis encore, qui reviennent sur eux-mêmes pour se moquer de nous. Il semble que la retraite du saint homme soit défendue par des tas de sortilèges et d'illusions. Nous faisons notre apprentissage de Chevaliers de la Table Ronde. »

Pierre-Jakez Helias, Le cheval d'orgueil.

 

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Plovan saint Kodelig 5Les chevaliers que nous étions devenus déjouèrent les sortilèges et les illusions : la première pierre que nous trouvons est l’armoire. C’est un menhir d’environ 2,50 mètres de hauteur sur 2,50 mètres de large et 1 mètre d’épaisseur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 16La légende locale raconte qu’il s’ouvre une fois par an et laisse entrevoir un trésor, mais que jamais personne n’a trouvé le moment exact de l’ouverture de la pierre qui reste, à ce jour, emplie d’or.

 

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Plovan saint Kodelig 4Tout autour, des rochers affleurants sont parcourus par des lignes énergétiques dont l’une passe sous le lit.

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 6Cette pierre de 2 mètres sur 3 possède plusieurs bassins creusés par l’érosion qui, comme à Lespurit, ont dû servir à fabriquer de l’eau lustrale pour certaines cérémonies initiatiques ou pour des rituels de guérison.

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 9Ce qui semble confirmé par Pierre-Jakez Helias : « Nous descendons de l’armoire et montons à tour de rôle sur le lit pour nous coucher dans l’empreinte du corps. Personne ne sait plus de quoi guérit Saint Kodelig, mais il guérit sûrement de quelque chose. "

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Plovan saint Kodelig 12Certains ont vu, dans la forme des bassins, un chien couché et un fusil posé à côté. Ce qu’il y a de sûr, c’est que Kodelig a peut-être eu un chien comme compagnon, mais qu’il n’a jamais pu avoir, à son époque, ne serait-ce que la queue d’un fusil.

Un autre saint breton, Cado, originaire du pays de Galles, possède son lit de pierre près de Belz.

 

 

Plovan saint Kodelig 1aPlus loin dans le champ, après avoir passé une petite butte, se dresse, penchée, une stèle gauloise cannelée à 11 facettes. C’est la fameuse motte de beurre du saint.

Motte de beurre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 18Ces stèles, utilisées à partir du VIe siècle avant notre ère, à l’âge du Fer, souvent confondues avec des pierres dressées néolithiques, étaient placées près d’urnes cinéraires enfouies, vases en terre cuite renfermant les cendres d’un défunt que l’on recouvrait d’une pierre plate.

 

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Plovan saint Kodelig 2Celle-ci fait partie des rares stèles non christianisées et restées sur place, ce qui indiquerait la présence d’une nécropole gauloise.

30 août 2021

La forêt des Dhars-Hauts

Dhars-Hauts 6Il est des lieux comme des plaisirs : certains sont interdits. Comme celle de Vallin, la forêt des Dhars-Hauts (le nom a été modifié pour que le reportage ne soit pas censuré) nous est rendue inaccessible. L’avertissement est très présent, et bien entendu c’est pour notre santé. Heu, non, notre sécurité. Enfin, vous voyez ce que je veux dire.

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IMG_20210723_151527Ici, je ne pense pas que ce soit, comme à Vallin, à cause du comportement déplacé de certains promeneurs sans gêne puisqu’aucune habitation ne jouxte le site, et la forêt, très mal entretenue, ne risque pas grand-chose. Quant aux soi-disant falaises dangereuses, j’ai vu bien pire sans aucune protection et ouvert à tout vent.

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Commençons notre voyage avec un petit cours d’eau gargouillant, le Couzon, qui a creusé son lit depuis le versant occidental du mont Vimon, ou Pic Pelé, gros rocher de granite qui culmine à 1 348 mètres, jusqu’à sa rencontre avec la Dore, l’un des principaux affluents de l’Allier.

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Dhars-Hauts 10Juste après son croisement avec la nationale 42, le ruisseau prend de la vigueur.

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 5Sur sa rive droite se dressent de nombreuses pierres, issues de chaos granitiques qui prennent parfois des formes surprenantes.

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 4A certaines d’entre-elles sont attribuées des histoires fabuleuses, des légendes merveilleuses, des contes de fées et de farfadets qui, nous serons bien d’accord, de font pas de feu sans faire de fumée.

 

 

 

 

IMG_20210723_144945L’endroit est fermé. Non par les pancartes nous prévenant du danger, mais par un cadenas subtil qui demande une clé énergétique. A ceux qui possèdent un trousseau, entrer est plus facile.

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Dhars-Hauts 3Pour cela, nous sommes parfois aidés par des sentiers fléchés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 7Nous trouvons des pierres de forme pyramidales, carrées, oblongues, dressées ou couchées.

Certaines pierres ont été utilisées pour les soins par nos aïeux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 16Des pierres qui soulagent nos douleurs articulaires et musculaires, ou bien les troubles de nos différents systèmes, cardiovasculaire, digestif, génito-urinaire, neurologique, pulmonaire ou bien oto-rhino.

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Dhars-Hauts 23Des pierres accueillant le féminin, d’autres le masculin.

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Dhars-Hauts 2Des pierres rééquilibrantes, qui nous font récupérer notre intégrité.

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Dhars-Hauts 13Des pierres enfin qui, une fois que nous sommes sains de corps et d’esprit, nous emmènent en voyage dans notre passé, vers notre futur, et pourquoi pas dans un monde où le global est roi.

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3 juin 2021

Histoire de Mornas

 

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Tous ceux qui ont pris l’autoroute A7 en direction du sud connaissent la forteresse de Mornas, incontournable château perché sur sa falaise, visible des lieues à la ronde.

 

 

 

 

 

 

Mornas 11

La falaise de calcaires gréseux de 137 mètres de hauteur, du Crétacé supérieur, est une petite partie d’une longue barre rocheuse du massif d’Uchaux, orientée est-ouest, doublant le signal de Montmout plus au nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le village, en contrebas, est un peu coincé entre la voie ferrée, la nationale et l’autoroute, mais il a su conserver et mettre en valeur son patrimoine grâce à l’action efficace des associations.

 

 

 

 

 

 

 

Mornas 7

La tour-porche Saint-Nicolas, partie des anciennes murailles défensives, en témoigne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas 9

Le massif fut occupé depuis bien longtemps : des traces datant du Néolithique, comme des pointes de silex, ont été retrouvées. La situation géographique, proche de l’importante voie de communication de la vallée du Rhône et les abris sous roches de la falaise expliquant cela. Massalia et les grecs de l’âge du Fer y laissèrent des fragments de poteries. Le site devint un point de passage important sur la route du sel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas forteresse 2

Sur le rocher de Mornas fut construit, servant de poste de garde, un oppidum gaulois d’une vingtaine d’hectares. Puis le Rhône servit de frontière entre la Gaule celte à l’ouest et la Gaule romanisée, l’oppidum fut démantelé par les romains.

 

 

 

 

 

 

Mornas Lion

La période romaine quant à elle nous a laissé les traces dans la vallée d’un édifice thermal et d’un temple, peut-être dédié à Diane, dont les fragments servirent en remploi. Une des pierres, appelée le « lion de Mornas », monstre androphage, est conservée au musée Calvet d’Avignon. Nous verrons plus tard qu’il est peut-être en rapport avec une vieille légende de la région.

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 9

Au IXe siècle, le site est mentionné sous le nom de Rupea Morenata puis Morenatuso et Mornaz au XIe. Il fut tour à tour propriété des rois du Saint-Empire Germanique, de l'abbaye d'Aniane, de l'archevêché d'Arles puis des comtes de Toulouse. La forteresse est alors appelée Castrum Rocca et le village Jocundatis.  

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 21

La citadelle revint au pape après la croisade contre les Cathares et la condamnation du comte de Toulouse en 1229. Devenue propriété de la couronne de France, elle fut alors confiée aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1271 qui la rétrocédèrent en 1305 car trop coûteuse à entretenir.

 

 

 

Mornas Forteresse 10

Pendant la guerre de Cent ans, les routiers, attirés par la cité des papes, défilèrent devant Mornas et ravagèrent le pays. La forteresse fut renforcée, une enceinte construite. La citadelle s’adapta alors aux nouvelles armes à feux. En 1562, Charles de Puy-Montbrun, capitaine de l’armée du baron des Adrets, prit Mornas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 11

Femmes, enfants, vieillards, furent assassinés, puis les soldats précipités du haut de la falaise. Quelques années plus tard, les Huguenots sont cette fois battus par les troupes catholiques de François de la Baume qui leur fit subir le même sort.

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 28

Mornas devint au XVIe siècle un centre de la culture du tabac avant de péricliter. A la Révolution, la place forte est en ruine et les pierres servent à la construction de nouvelles maisons. Le château fut inscrit au titre des Monuments Historiques en 1927. En 1977, une association entreprend le sauvetage et la restauration du site.

 

3 juin 2021

La chapelle Notre-Dame du Val Romigier de Mornas

 

Mornas Val Romigier 1

Partant du village de Mornas dans la vallée, il faut grimper la montée de la Combe pour arriver à la chapelle Notre-Dame du Val Romigier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 2

Ancienne église paroissiale, elle est mentionnée en 818 dans une donation à l’abbaye d’Aniane. Placée au départ sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, et elle fut consacrée le 24 juin 1192 par l’archevêque d’Arles.

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 8

C’est dans une charte de 1231 qu’elle est nommée église de la Bienheureuse Marie de Mornas et en 1484 qu’elle prit le nom de Notre-Dame du Val Romigier.

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 11

La chapelle actuelle possède des restes des XIe et XIIe siècles. La nef en plein cintre fut agrandie à l’époque gothique et le bâtiment fut remanié au cours des âges.

Orientée à l’est, la chapelle primitive suivait un plan classique : nef unique à deux travées, voutées en berceau, transept saillant et chevet à une abside et deux absidioles en cul-de-four.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 5

La tour clocher à trois étages, plusieurs fois restaurée et réhaussée, montre qu’elle fut construite comme un élément défensif.

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Mornas Val Romigier 3

Le porche abrite deux portails : le plus grand, ouvrant directement sur la nef, est roman, le plus petit est gothique et accède à une chapelle latérale.

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Mornas Val Romigier 10

La Vierge a eu un oratoire au bord du Rhône avant d’être honorée dans cette église. En effet, le cours du fleuve a varié au cours des âges et se trouvait jadis plus proche du village. Cette partie navigable devait ici être dangereuse puisque les bateliers se mettaient sous la protection de Notre-Dame, comme à Seyssel vers l’escarpement dela Rochette ou encore à Pierre-Bénite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Manosque Notre-Dame-de-Romigier

Cette appellation du Val Romigier, je la connais déjà. Romigier désigne la ronce (roumi en provençal, du latin rumex, rumicis, qui signifie dard, allusion aux aiguillons des rameaux). On retrouve en Provence, à Manosque, l’une des plus anciennes vierges noires de France, Notre-Dame du Romigier. 

3 juin 2021

La forteresse de Mornas

 

Mornas Forteresse 29

Perchée sur les hauteurs de la falaise, la forteresse de Mornas s’élève au-dessus de la vallée du Rhône. On y accède en passant par le vallon du Romigier.

Les différentes parties de cette citadelle défensive datent du XIVe et du XVe siècle et n’ont servi qu’à une petite garnison menée par un capitaine.

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 7

L’entrée est défendue par une barbacane puis par une chicane qui conduit à un passage au sol très lisse. Il suffisait de l’enduire d’huile pour que personne ne puisse grimper. Malin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 12

La haute-cour comprenait les logis de la garnison, les citernes, une tour de guet rectangulaire de 20 mètres de hauteur et la chapelle castrale.

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Mornas Forteresse 22

Celle-ci, restaurée récemment, est romane. Dédiée à saint Georges (normal pour une forteresse uniquement défensive de choisir le saint patron des chevaliers et des armuriers) elle est de plan classique, à trois travées voûtées en plein cintre et abside simple en cul-de-four.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 26

L’église a dû être incluse dans les remparts au XIVe siècle.

Un escalier, dégagé lors des fouilles, mène à la crypte.

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Mornas Forteresse 25

La crypte est reliée par un couloir à un moineau ou caponnière, petite construction construite aux pieds des remparts ou en fond de fossé pour en assurer la défense.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 16

Ce fossé est en fait ce que l’on appelle une douve sèche. Il fut creusé dans la roche pour séparer et protéger la haute-cour de la basse-cour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 17

La basse-cour est une vaste esplanade cernée par un mur d’enceinte du XIVe siècle comprenant plusieurs tours de garde rectangulaires.

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 19

Ce rempart descendait jusqu’au village où ils rejoignaient ses fortifications.

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Mornas Forteresse 27

Plusieurs questions peuvent se poser. Pourquoi une forteresse d’une telle ampleur pour ne recevoir qu’une petite garnison de soldats et pourquoi une si grande chapelle ?

3 juin 2021

La chapelle Saint-Baudile de Mornas

 

Mornas saint baudile 6

Il suffit de continuer le sentier qui passe devant la forteresse en direction du nord, vers la pointe de l’éperon rocheux, de faire 450 mètres au milieu des senteurs entêtantes des plantes aromatiques, des genêts, des bruyères et des chênes kermès, pour se retrouver devant la chapelle de Saint-Baudile.

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Mornas saint baudile 10

D’origine préromane, cette chapelle aux murs très épais de pierres plates et dont la porte d’entrée est orientée au sud, fut restaurée une première fois au XIVe siècle.

 

 

 

 

 

 

Mornas saint baudile 3a

Les guerres de Religion la laissèrent en ruine.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas saint baudile 9

C’est l’association des amis de Mornas qui releva le cul-de-four de l’abside et refit la porte et les fenêtres en 2013.

 

 

 

 

Mornas saint baudile 11

De la chapelle, construite à 190 mètres d’altitude, on aperçoit le château et la vallée du Rhône au sud.

 

 

 

 

 

 

 

Mornas saint Baudile 7

Elle est posée au sommet de l’éperon rocheux, sur une ligne tellurique puissante, ce qui explique les sensations étonnantes que l’on pourrait avoir en ce lieu, les miracles qui lui sont attribués et les légendes qui s’y rapportent.

 

 

 

 

saint Baudile 7a

Mais tout d’abord qui est Baudile, le saint de la dédicace ? Baudile était peut-être un notaire sous l’empereur Dioclétien, sous-diacre à Nîmes, Gênes et Arles, qui refusa d’enregistrer un décret de persécution des chrétiens. Le plus souvent il est décrit simplement comme un homme originaire d’Orléans qui vint avec sa femme dans la région de Nîmes afin d’évangéliser les païens. Païens qui, voulant qu’on leur foute un peu la paix, n’apprécièrent pas qu’il vienne interrompre une de leurs cérémonies sacrificielles dans le bois sacré de chênes hors des remparts de la ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Baudile 4a

N’ayant que peu le sens de l’humour, ils décidèrent d’un commun accord de punir l’importun en le décapitant manu militari. En gros, le sacrifié, ce fut lui, pour le plus grand bonheur du bélier prévu à cet effet. Sa tête roula et rebondit par trois fois, créant ainsi trois fontaines. Un oratoire fut construit en ce lieu, toujours présent rue des Trois Fontaines à Nîmes.

 

 

 

 

 

 

Saint Baudile 5

Dans le livre du chanoine Benoit Mathon, Le martyr de saint Baudile, écrit en 1837, il est écrit que cette cérémonie était celles des Agonales, une des plus anciennes fêtes romaines. Elle était célébrée plusieurs fois dans l’année (le 9 janvier en l’honneur de Janus, le 17 mars jours des Liberalia, fêtes du printemps, le 21 mai, le 11 décembre en l’honneur du Sol Invictus).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint Baudile 8a

L’histoire de Baudile se déroula le 21 mai (même si le jour de son natalice, jour de sa naissance au ciel, reste pour le calendrier chrétien le 20 mai), lors des Agonales en l’honneur de Vediovis, un Dieu étrusque pré-indo-européen, prince des révoltés et des insoumis, rebelle à toute forme d’injustice et d’oppression, protecteur des quêtes justes et désespérées. Toujours en colère, aimant par-dessus tout la lumière, il apporte la force, la volonté, l’énergie, l’intelligence et le charisme. Pas loin d’être un de mes Dieux préférés.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pentecôte

Cette chapelle fut le théâtre de ce que l’on appelle des neuvaines de pétition. Cette prière, faite à la même heure durant neuf jours consécutifs ou durant neuf heures d’affilée, demandait à Baudile d’intercéder auprès de Dieu pour obtenir de l’aide ou une grâce particulière. Souvent ce fut pour demander la guérison des enfants souffrant de maladies de peau. Aujourd’hui, les catholiques considèrent que ces neuf jours font référence aux jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte, jour où les apôtres, en prière, reçurent l’Esprit Saint.  

 

 

 

 

Voie lactée 9

N’oublions pas que le neuf représente un principe de perfection réalisé sur trois plans : physique, mental et spirituel. Le nombre sous-entend que ces trois niveaux ont été harmonisés et maitrisés, chacun dans leur propre triplicité. Neuf est pour cela l’illustration du trois que multiplie le trois, la triple couronne et le nombre du Grand-Œuvre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarot Ermite

Les cartes du Tarot illustrent le nombre neuf par l’Ermite, détenteur de la lumière, de la Sagesse et de la Connaissance. Les neuf Muses sont dépositaires de la somme des connaissances et l’ennéade égyptienne englobe toutes les forces de l’Univers. Le neuf, triple ternaire, impair donc mâle et actif, est aussi un symbole de fécondité, qui annonce la fin d’un cycle et le commencement d’un nouveau.

 

 

 

 

 

 

 

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Une légende se trouve rattachée à la chapelle, celle de la Raphagnaude, un dragon sans ailes ressemblant à une écrevisse crachant des flammes ayant élu domicile sur son emplacement il y a très longtemps, bien avant la construction de la forteresse de Mornas. De couleur noire, cette bête maléfique découpait avec ses pinces quiconque venait troubler son repos et emmenait ses victimes dans la grotte où elle avait élu domicile afin de les dévorer. Sa tête était pourvue d’une immense bouche pourvue de dents acérées.

 

 

 

 

 

 

 

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Heureusement, elle se déplaçait lentement sur sa dizaine de petites pattes, faisant trainer par terre sa carapace, ce qui provoquait des sons effrayants. Elle n’était dangereuse que pour ceux qui s’aventuraient trop près de son antre. Ce fut le cas d’un jeune homme qui, voulant aller chasser sur la montagne, ne revint pas. Sa fiancée, décidée à aller le rejoindre dans la mort, s’approcha à son tour le la bête. Voyant une si belle jeune fille s’approchant d’elle sans crainte et pleine d’espoir, la Raphagnaude prit peur et recula dans sa grotte où elle tomba dans un puits très profond en hurlant. Personne ne la revit jamais.

 

 

 

 

 

Tarasque 1a

Quand on sait que les dragons (le village au nord de Mornas s’appelle Mondragon, mons draconis) sont souvent dans les contes la représentation des courants telluriques, pas étonnant d’en voir apparaitre un ici, qui ressemble d’ailleurs dans sa rescription fortement à la Tarasque, représentation d’un ancien dieu gaulois vaincu par le christianisme personnifié par sainte Marthe. Les forces telluriques doivent s’équilibrer avec les forces cosmiques. Le dragon, à Mornas la Raphagnaude, incarne les forces de la Terre, perturbatrices.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Lion

La jeune fille fait office de porte-parole des puissances du ciel. Les deux amènent l’harmonie. Le dragon de Mornas pourrait-il aussi ressembler à la figure appelée Le lion de Mornas, monstre androphage sculpté dans la pierre comme nous l’avons vu dans l’historique ?

 

 

 

 

 

saint Baudile ecrevisse 1a

L’écrevisse, dans l’art roman, est représentée d’une façon singulière. Elle pourrait, effectivement, ressembler aussi à notre Raphagnaude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarot Lune

Cette écrevisse était la représentation du signe du Cancer et on la retrouve dans la lame XVIII du Tarot, la Lune, précurseur de la lame XIX, le Soleil.  

 

 

 

 

 

 

 

 

Sauroctone

Pour une symbolique plus poussée, je vous renvoie à l’article sur les sauroctones (littéralement tueurs de lézards). La maitrise du dragon est la première étape dans le cheminement initiatique, suivie par celle du céphalophore (celui qui porte sa tête coupée). Pour aller plus loin, nous serions amenés à faire un parallèle avec Jonas avalé par la baleine, mais c’est une autre histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint-michel-archange

Parmi les principaux personnages maitrisant le dragon, nous trouvons l’humain saint Georges, patron de la chapelle castrale de Mornas, et saint Michel, parèdre des vierges noires. Les deux se trouvent la plupart du temps sur les hauteurs, la Vierge se tenant en bas, dans l’obscurité de la grotte. Je ne serais pas étonnée qu’il y ait eu à Mornas le culte d’une Vierge noire oubliée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article15380

29 novembre 2020

Anna (extrait des "Sentinelles")

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"Le majestueux Potomac, bordant le quartier chic de Georgetown - l’ancienne ville portuaire était depuis longtemps intégrée à la nouvelle capitale fédérale américaine de Washington-, reflétait l’or du coucher du soleil. Bientôt il irait rejoindre la baie de Chesapeake, avant de se jeter dans l’Océan.
Proche de la prestigieuse université portant le nom du quartier, Prospect Street surplombait le fleuve. Les façades des maisons de la rue, les arbres soigneusement taillés, les marques des voitures garées au bord du trottoir bien balayé reflétaient l’appartenance des habitants à une classe sociale élevée.
Une femme d’un certain âge, élégante, descendit les quelques marches d’une jolie petite maison en brique au toit de tuiles grises. Elle se retourna et fit un geste à peine visible de la main vers la fenêtre du premier étage, où se devinait une silhouette derrière les rideaux à moitié tirés.
Elle ouvrit la portière de sa voiture, garée quelques mètres plus loin. C’était le dernier modèle sportif de Chevrolet, une Corvette C2 Sting Ray cabriolet développant cinq cent cinquante chevaux. Seule une vingtaine de ces voitures, véritables bolides, avait été commercialisée. Le moteur démarra dans un bruit feutré et félin à la fois.
Le voisin, monsieur Hopkins, qui s’apprêtait à partir en promenade en compagnie de son chien Brutus, prit un air choqué, et grommela pour la centième fois dans sa barbe qu’une femme ne devait pas conduire de telles voitures. Surtout une femme sans mari. Le chien, quant à lui, ne fit que remuer la queue. Il faut dire que Brutus, comme tous les Spaniels, possédait un caractère joyeux, affectueux et joueur, ce qui le rendait très sociable. Ce qui était loin d’être le cas de son maitre monsieur Hopkins. Qui se ressemble ne s’assemble pas forcément".
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