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31 août 2007

Abbaye de Montmajour, historique

Montmajour_hypog_eDepuis la nuit des temps, Montmajour semble bien avoir été considéré comme un lieu sacré. Sa butte fut occupée par les populations préhistoriques, puis par les Celtes, enfin par les Romains, avant de devenir le séjour des moines, envoyés par Louis le Gros pour défricher les marécages des alentours.
La présence d'habitants dans le secteur apparaît aux environs de 5.000 ans avant Jésus Christ. Elle est attestée par la découverte des hypogées du Néolithique situées sur la montagne des Cordes et le plateau du Castelet.
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Montmajour_hypog_e__4La grotte des Fées de Cordes est le plus impressionnant des hypogées provençaux, mais il en existe quatre autres, dissimulés dans les environs immédiats : ceux de Coutignargues, de Bounias, de la Source et du Castellet. On les trouvera, après avoir franchi, au sud, les vestiges de l'enceinte préhistorique qui isolait la colline. Parmi ces pierres, parfois énormes, s'allonge un menhir renversé. Long de près de 3 m, il est fort bien taillé. La chronique nous apprend qu'il fut christianisé et devint saint Coutignardes.
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(voir le site sur les dolmens de Provence ici)








Montmajour_Fontvieille_3aLa route qui longe les ruines du château du Mont Paon mène à un très curieux vestige: l'autel de la Coquille. Les Romains taillèrent cet autel dans la pierre tendre d'une carrière de la route des Baux, et l'ornèrent d'une coquille de Pecten, ou « Saint Jacques ». Plus tard, les pèlerins en route vers Compostelle, passant près de l'autel du mont Paon, y virent le reflet de leur quête spirituelle. Mais, avant d'être l'insigne des croisés de Galice, la coquille Saint-Jacques avait été iden­tifiée au berceau nacré de Vénus. La mythologie provençale lui avait, du reste, attribué une troi­sième fonction symbolique : celle de la fécondité, liée au culte des eaux de toutes les Alpilles.
(photo Bruno Tassan)







Montmajour__154_aAccueillir les morts semble avoir été la vocation immémoriale de ces rochers du Castellet et de la montagne des Cordes. A 5 km d'Arles, le mons major des chartes médiévales n'était qu'une modeste butte calcaire de 43 m d'altitude, qui formait une véritable île cernée par des eaux mortes, et dont l'accès ne se faisait qu'en barque.  A partir du Vème siècle, quelques hommes pieux avaient choisi la solitude du rocher, alors occupé par un cimetière. Pour s'affirmer face à l'éclat du siège épiscopal d'Arles, Montmajour se devait de trouver un patronnage insigne aux origines de l'abbaye. Les moines parlèrent donc de Saint Trophime et de Saint Césaire.



Montmajour_Trophime_a"Trophime était un grec d'Ephèse converti par saint Paul, qui parle de lui avec tant d'affection dans ses épîtres ; bravant le martyre, il accourut à travers mille dangers, porter l'Evangile, la bonne nouvelle, à la Rome des Gaules (Arles), idolâtre, orgueilleuse de sa puissance et de sa splendeur, « rendez-vous de tous les peuples qui habitaient sur les bords du Rhône et de la Méditerranée », suivant les termes même d'un édit impérial.    
Bien souvent, après sa prédication, le saint Missionnaire se retirait dans sa cellule de Montmajour. Les disciples vinrent en foule, et grâce à lui le christianisme conquit à Arles le droit de cité. Saint Trophime devint ainsi le premier évêque d'Arles.
En 502, saint Césaire quitta le monastère de Lérins pour accepter l'évêché d'Arles. Il résista aux menaces des rois Alaric et Théodoric, maintint dans sa province l'intégrité de la foi. Ses travaux, ses luttes, les pénibles fonctions de son ministère ne lui faisaient pas oublier sa chère retraite de Montmajour, où son éloquence et sa réputation de sainteté attirèrent autour de lui de nombreux disciples. C'est lui qui posa la première pierre du monastère. Bientôt, le lieu devint une colonie de pieux cénobites vivant là en commun, s'appelant du nom de frères, et obéissant à une règle, expression sévère de la loi nouvelle qui avait fait de la vie de chrétien une continuelle préparation à la mort. La piété et la science fleurirent longtemps dans ce sanctuaire jusqu'à l'époque de l'invasion sarrasine."

Montmajour_ermitage_005bAinsi l'origine de l'abbaye est-elle liée à la présence d'anachorètes retirés "au désert" dans cette île, propriété du chapitre d'Arles. Le 7 Octobre 949, une pieuse femme, Teucinde, (voir sa pierre tombale ci-contre) appartenant à l'aristocratie franque, soeur du prévôt du chapitre, Gontard, en fit l'acquisition par un échange avec l'archevêque d'Arles, Manassès. Puis par son testament de 977, elle en fit donation aux religieux qui s'étaient constitués en une communauté monastique régulière, obéissant à la règle de Saint Benoit.
L'abbaye prend alors le patronnage de Saint-Pierre. En quelques décennies, elle devient une puissante abbaye bénédictine, propriétaire d'un domaine foncier important, grâce aux dons du roi de Bourgogne-Provence, Conrad le magnifique (937-993), aux comtes d'Arles, à la maison de Barcelone, et aux riches familles de l'aristocratie provencale. L'abbaye devint aussi un sanctuaire dynastique pour les comtes de Provence. A la fin du XIIIème siècle, Montmajour étendait son autorité sur 56 prieurés.





Montmajour_ermitage_004aC'est en 1016 que fut fondée la basilique. A cette date l'oeuvre n'était que commencée. Elle avança avec lenteur et il est facile de voir aux différents genres de style qui se mêlent dans cette construction que, pendant plus de deux cents ans, du XIème au XIIIème siècle, des ouvriers, des artistes, la plupart inconnus les uns aux autres, y ont successivement déposé le fruit de leur talent. Quant à l'église qui sert de support à la basilique, elle a été faite d'un seul jet.




Montmajour_ermitage_006aMontmajour avait aussi l'immense privilège de posseder une relique de la Vraie Croix, vénérée le 3 Mai lors d'un pélerinage dit "pardon de Montmajour", institué en 1030. C'est pour mieux accueillir les pélerins que les moines firent construire au XIIème siècle, la chapelle de la Sainte-Croix. 
L'abbatiale est construite au XIIème siècle. Au XIVème siècle, le monastère est fortifié pour se protéger de bandes de pillards. Durant les guerres de religions, il sert de caserne. La congrégation de Saint Maur réforme l'abbaye à partir du XVIIème siècle. Les mauristes édifient de nouveaux bâtiments, avec l'architecte avignonnais Pierre Mignard. Un incendie en 1726 occasionne une reconstruction dirigée par l'architecte Jean Baptiste Franque.    






Montmajour_ermitage_001aVendus en 1791, les bâtiments sont en partie achetés par la ville d'Arles. Prosper Mérimée fait classer l'édifice comme monument historique en 1840. De premières restaurations sont effectuées en 1872 par l'architecte Henri Revoil. En 1943, l'état fait l'acquisition de l'abbaye qui figure depuis 1968 au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.
http://alpilles.online.free.fr/communes/abbaye_montmajour_%20insolite.htm
http://www.art-roman.net/montmajour/montmajour.htm
http://architecture.relig.free.fr/montmajour.htm
http://dolmen2.free.fr/oc2/Hypogees_de_Pr.html
http://rupestre.free.fr/Montmajour/
http://www.fontvieille-provence.com/decouverte/histoire.htm
http://alpilles.online.free.fr/communes/fontvieille_%20insolite.htm#cordes
http://via-aurelia.net/Site%20aurelia/trajet.htm
L'abbaye de Montmajour, éditions du patrimoine.

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31 août 2007

L'église abbatiale

Montmajour__150_aMême si l'on peut imaginer que des constructions du XIème siècle l'ont précédée sur cet emplacement, il est évident que sa reconstruction puissante au milieu du XIIème siècle témoigne du rayonnement du monastère.
Montmajour__105_aIl s'agit en fait d'une réalisation des plus élaborées, car elle superpose une vaste église haute à nef unique sur une crypte à déambulatoire et chapelles rayonnantes en totale discordance de plan avec l'abbatiale. Elle est bâtie sur un plan en croix latine.






Montmajour_baLa façade de l'abbatiale n'est qu'un mur provisoire aménagé, la nef n'ayant pas pu être achevée dans les conditions prévues : conçue pour la célébration solennelle de la messe conventuelle, cette vaste église de près de 14m de large et de 16m de haut devait comporter 5 travées. La crise de la fin du XIIème siècle limita son développement à deux travées.
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Montmajour__19_aEn dépit de celà, l'abbatiale Notre-Dame illustre les caractères originaux de l'architecture romane provencale à son apogée : simplicité du plan, nudité des parements, puissance des murs gouttereaux doublés par de profondes arcatures, élégance des voûtes en berceau légèrement brisé, renforcé de doubleaux à ressauts retombant sur des piles cruciformes à arêtes vives.
L'abside, de plan semi-circulaire, d'un diamètre égal à la largeur de la nef, partage avec elle une certaine austérité.

Le croisillon Nord s'ouvre sur sur une chapelle gothique, édifiée au XIVème siècle sous le vocable de Notre-Dame-la-Blanche pour abriter la sépulture de l'abbé Bertrand de Maussang.










Montmajour__9_aLa volonté de se protéger du vent dominant, et les problèmes liés à la déclivité du rocher expliquent l'absence d'ouverture au Nord et les murs pleins tant dans la nef que dans le sanctuaire, remarquable par l'assymétrie de ses trois larges baies en plein cintre ébrasées vers l'intérieur du choeur.

Montmajour__26_aLa dalle de l'autel se positionne au croisement de plusieurs courants telluriques, mais le point le plus énergétique reste sous la croisée du transept, en dessous du Christ bénissant.














Montmajour__75_aAu Sud, trois portes donnaient accès au logis abbatial et au cimetière rupestre, à l'escalier à vis conduisant au clocher et à la salle capitulaire.

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Montmajour__11_aLa croisée du transept de plan barlong en raison de la grande largeur de la nef, a été remontée au XIIIème siècle. Sa voûte d'ogive, dont la clé s'orne d'un quatre-feuilles avec figuration du Christ bénissant, retombe sur deux colonettes surmontées de chapiteaux gothiques à crochets.
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Montmajour__12_aAu XVème, deux nouvelles chapelles sont venues s'ajouter sur le flanc Nord : la première qui a servi de sacristie, conserve un lavabo du XVIIIème siècle, la suivante abritait le trésor des chartes de l'abbaye.

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Montmajour_ermitage_013aPlan


31 août 2007

La crypte Saint-Benoit

Montmajour_Crypte__7Edifiée à flanc de coteau sur la face Nord du rocher, dont la pente est très sensible, l'église abbatiale repose sur la crypte qui a pour fonction première de rattraper la déclivité naturelle du sol. Adaptée à la configuration du terrain, elle est presque entièrement troglodyte sur sa face Sud, tandis qu'elle s'appuie sur de fortes substructions au Nord.

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Montmajour_Crypte__15Unique en Provence, elle offre un plan concentrique constitué d'un transept avec plusieurs absidioles ouvrant sur une rotonde centrale entourée d'un déambulatoire et de chapelles rayonnantes.






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Montmajour__94_aEn venant de l'extérieur à travers le cimetière rupestre, l'accès se fait par une petite porte donnant sur le déambulatoire.

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Montmajour_Crypte_13C'est un couloir haut et étroit dont la voûte est en berceau appareillé. Au centre, une travée rectangulaire conduit à la rotonde coiffée d'une coupole, dont les murs épais sont percés de 5 baies en plein cintre ouvertes chacune dans l'axe des 5 chapelles rayonnantes, transférant à l'ensemble du dispositif une transparence symbolique baignée de mystère.
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Montmajour_Crypte__10Chaque absidiole est en elle-même un petit sanctuaire en réduction, comprenant une travée de choeur en berceau, ouvrant sur l'abside voûtée en cul-de-four. Elles reçoivent par une étroite fenêtre axiale le premier rayon du soleil levant qui éclaire directement l'autel.
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Montmajour_Crypte__4Le transept côté Sud est directement creusé dans le rocher dont le front de taille est resté brut sur les parois. En revanche, son autre extrémité repose sur des fondations massives accrochées au flanc de la montagne. Ces impératifs de stabilité du sol sont à l'origine de la spéctaculaire inégalité de largeur des 4 doubleaux qui supportent les voûtes.








Montmajour_Crypte__21Ce qui devait être la nef centrale de la crypte se présente comme une sorte de couloir en pente raide dont la qualité de la voûte en berceau appareillé avec soin laisse supposer qu'il était destiné progressivement à être déblayé au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Aujourd'hui, c'est par cette montée rapide que l'on accède à l'église supérieure.

Montmajour_Crypte__18De nombreuses marques de tâcherons sont présentes sur les piliers et les arcs. Elles constituent la signature des tailleurs de pierre et permettaient leur rémunération à la pièce.













Montmajour_Crypte__3Selon la tradition, un fragment de la "Vraie Croix" serait parvenu à Arles dès le IVème siècle et serait à l'origine de la relique que possédait Montmajour. La vénération solennelle en aurait été établie en 1030, lorsque l'archevêque d'Arles consacra à la Sainte Croix la crypte de l'église abbatiale, accordant l'absolution aux fidèles qui viendraient en pélerinage le 3 Mai (et qui laisseraient bien sûr une offrande pour l'achèvement de la basilique, on sait comment ça se passe... sans commentaires.)

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Montmajour_Sainte_Croix_2Malgré les difficultés d'accès en barque à travers les marais, le pardon de Montmajour prit une telle ampleur qu'au XIIème siècle, les moines durent édifier à l'extérieur de la clôture une chapelle reliquaire, la chapelle Sainte-Croix, afin de pouvoir accueillir la foule des pélerins.

31 août 2007

La chapelle Sainte-Croix

Montmajour_Sainte_Croix_3Située à peu de distance du monastère, la chapelle Sainte-Croix,  bâtie en 1019, se dresse au coeur du cimetiere rupestre, dont les tombes orientées envahissent tout l'espace disponible, jusqu'aux marches de l'escalier d'accès.

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Montmajour_Sainte_Croix_6C'est un édifice remarquable par son plan rayonnant en forme de quatre-feuilles, à l'image de la croix dont il était  le centre de dévotion. Le pardon de Montmajour, institué vers 1030 dans la première crypte de la basilique Notre-Dame, y a été transféré vers la fin du XIIème siècle, en dehors de la clôture, afin de faciliter l'accueil des pélerins.








Montmajour_Sainte_Croix_9Les bénédictins de Montmajour mirent deux siècles entiers pour assainir l'endroit. Au cours de ce travail, ils découvrirent les ossements de ceux qui les avaient précédés sur la butte sacrée. Les tombes qui entourent l'abbaye sont creusées  dans la roche bleue, avec un coussinet de pierre pour soutenir la nuque du défunt. Les plus petites ne sont pas, comme on l'a cru, des tombes d'enfants, mais des réceptacles où l'on recueillait, pêle-mêle, les restes épars des morts les plus anciens.
Montmajour_Sainte_Croix_7Deux de ces tombes, sous le portique de la chapelle, symboliseraient l'une la mort, l'autre la nature. Creusé lui aussi dans le roc, une sorte de siège vous sera désigné comme le confessional de saint Trophime, c'est-à-dire la cellule de cet ermite qui, dit-on, se serait réfugié à Montmajour au temps de la persécution.

Montmajour_Sainte_Croix_4Eglise reliquaire dédiée à la crucifiction, cette chapelle inscrivait de fait dans le paysage une image du Saint Sépulcre, le tombeau du Christ à Jérusalem. Elle était également l'église funéraire de la partie du cimetière réservée aux laïcs. L'édifice a ainsi été pourvu d'une lanterne des morts, ou fanal. (Voir ici) La nuit, une lampe brûlait au centre du monument, et, conformément à l'usage admis dans les premiers siècles du moyen âge, ces trois fenêtres projetaient la lueur de la lampe dehors. Pendant l'office des morts, un frère sonnait la cloche suspendue dans le clocher au moyen d'une corde passant par un œil, réservé, à cet effet, au centre de la coupole.



Montmajour_Sainte_Croix_5Précédées à l'Ouest par un vestibule formant narthex, les 4 absides semi-circulaires voûtées en cul de four s'articulent sur une travée voûtée en arc de cloître.
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Montmajour_Sainte_Croix_13Le plus extrème dépouillement caractérise ce volume intérieur enveloppé de pénombre. L'essentiel de la décoration vient se loger dans la corniche, dont les modillons et métopes sont ornés de motifs végétaux. Les 4 absidioles s'ordonnent autour du massif carré qui domine la croisée et dont chaque pan est terminé par un fronton triangulaire bordé par une corniche, elle même soulignée par une file de denticules décorées de motifs végétaux ou géométriques.

31 août 2007

Le cloître

Montmajour__106_aL'absence de trace de reprise dans la maçonnerie montre qu'il a été construit en même temps que l'église Notre-Dame. Il forme un rectangle de 27m sur 24. Ses quatre galeries, de 4,30m de large, s'ordonnent autour d'une cour centrale qui abrite une citerne receuillant les eaux de pluie collectées pour l'alimentation de la communauté grâce à l'impluvium que forment les dalles des toitures disposées en imbrication.







Montmajour_clo_tre_1Les murs des galeries en façade sur la cour sont doublés par de grands arcs bandés entre des piliers massifs. Ce sont en fait des arcs segmentaires inspirés des cryptoportiques (portiques souterrains) du forum romain d'Arles, qui confortent la structure de l'édifice tout en dégageant au maximum les arcatures afin d'améliorer l'éclairage du promenoir.








Montmajour_clo_tre_21Chacune des galeries est voûtée en berceau est divisée en tois travées par des doubleaux qui s'amortissent sur des consoles sculptées. Elles s'ouvrent vers la cour par quatre arcatures sur les longs côtés et par trois seulement sur les autres faces. (symbolique du 4 et du 3, et donc du 7).
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Montmajour_clo_tre_31Montmajour_clo_tre_34La galerie Nord est la plus ancienne. Elle est apparentée au cloître de Saint-Trophime d'Arles.









Montmajour_clo_tre_3On retrouve parmi les sculptures salamandre, tarasque, et autres dragons et chimères. Toujours un homme présenté comme étant avalé par le monstre, alors qu'il est en renaissance. Il sort de la bête transformé.

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Montmajour_clo_tre_23Des acrobates commencent leur retournement, les pieds s'élevant au ciel. Les décors de la galerie Nord ont été restaurées au XIXème siècle par l'architecte Henri Révoil.

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Montmajour_clo_tre_33Dans cette galerie sont placées des tombes, dont l'enfeu de style flamboyant de l'abbé Jean Hugolen (+1430), et des dalles funéraires.











Montmajour_clo_tre_29La galerie orientale (Est) s'ouvre par l'enfeu des comtes de Provence. Des tombes ont été creusées dans le rocher : celle de Raymond Béranger IV (+1181) qui avait accordé le privilège de recevoir le premier esturgeon pêché dans le Rhône... Les moines ont du y transferer aussi les restes de leurs premiers bienfaiteurs, les comtes d'Arles du XIème siècle.








Montmajour_clo_tre_2C'est dans cette galerie que l'on retrouve les chapiteaux romans intacts. Un acqueduc gothique traversait la galerie dans sa partie Sud. Il alimentait le logis de l'abbé construit au XIVème siècle entre la tour et l'église.

La salle capitulaire s'ouvre vers le milieu de la galerie. A moitié rupestre, elle était éclairée par un oculus percé au Sud.







Montmajour_clo_tre_8La galerie méridionnale (Sud) est de structure romane, mais a été sculptée plus tard, au XIVème siècle. On retrouve ici les ânes, les dromadaires, des singes et des aigles.
Montmajour_clo_tre_20Nous avons aussi des scènes plus réalistes, comme le combat de chevaliers ou la Pentecôte, ou bien le couronnement de la vierge. Les chapiteaux à décor floral sont du XIXème siècle.








Montmajour_clo_tre_22La porte du réfectoire s'ouvre dans cette galerie. Elle est flanquée de deux statues d'époque romane. Comme le chapitre, le réfectoire est en partie aménagé dans le rocher, que complètent les murs. Il communiquait avec le dortoir par un escalier en vis. En 1941, sa voûte s'éffondra. Il fut réaménagé en salle d'exposition, et nous ne pouvons plus l'admirer dans sa simplicité.







Montmajour_clo_tre_27La galerie occidentale (Ouest) a été profondément transformée en 1717-1718 lors de l'érection du monastère mauriste. Les colonettes ont été remplacées par des piliers qui ont réduit les ouvertures et défiguré la façade.










Montmajour_clo_tre_13Mais l'ordonnance intérieure a été conservée. Sont évoqués les éléments (Mistral, Lune, Soleil, Feu) et la renaissance à l'état d'initié par  la Tarasque "dévorant "un homme ou bien Jonas et la baleine, et un taureau nous rappelle que ce lieu fut peut-être, avant qu'il soit christianisé, dédié à Mithra.
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Montmajour_clo_tre_14Un acrobate est présenté officiellement comme "le retour à l'animalité" alors que c'est l'inverse...

Montmajour_clo_tre_32Et nous retrouvons notre Marie-Madeleine...















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31 août 2007

La tour Pons de l'Orme

Montmajour__149_aOn y accède en longeant le mur du réfectoire. La tour élevée sur l'ancien cimetière fut édifiée à partir de 1369 par le maitre d'oeuvre Guillaume Helinc à l'initiative de l'abbé cardinal Pons de l'Orme (1368-1380). Placée sous l'autorité du pape d'Avignon.



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Montmajour__97_aCette réalisation permit de protéger la communauté qui subissait comme toute la région le contrecoup de la guerre de cent ans (invasion des "grandes compagnies". Bertrand Duguesclin, sénéchal du roi de France, tenait le siège à Arles en 1368. Terreur imposée en France par le seigneur des Baux, Raymond de Turenne, en conflit contre les Angevins).


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Montmajour__98_aHaute de 26m, la tour comportait 4 niveaux surmontés d'une terrasse entourée de créneaux et de mâchicoulis. Elle est de plan barlong, avec un ressaut à l'Ouest pour le logement de l'escalier à vis qui dessert la terrasse.


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Montmajour__92_aLes armoiries de l'abbé Pons de l'Orme (un orme supporté par deux moines-anges) sont sculptées sur les faces de la tour. Le rez-de-chaussée est creusé directement dans le rocher.



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Montmajour__86_aElle dominait les terres du monastère, exprimant ainsi par son grand volume le pouvoir que l'abbé exerçait sur sa seigneurie. Son architecture s'apparente aux tours du palais pontifical d'Avignon (XIVème siècle) et à celles des remparts d'Aigues-Mortes (XIIIème siècle), dont les pierres comme ici sont taillées en bossage.

L'endroit offre une très belle vue sur l'ensemble du monastère, ainsi que sur les paysages alentours. Au loin, la montagne de Cordes, et Arles.
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31 août 2007

La chapelle Saint-Pierre

Montmajour_ermitage_26aAutrement appelée ermitage, on y accède par une porte du XIVème siècle percée dans le mur d'enceinte et gardée par un saint Pierre tenant une clef.

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Montmajour_ermitage_007a"La petite église souterraine de Montmajour fut l'asile de saint Trophime et de saint Césaire. Ces quarante-cinq marches que l'on descend, des héros, des saints, des princes les ont descendues ; Charlemagne les descendit aussi avec ses douze pairs, quand il vint s'agenouiller dans ce sanctuaire dont les murs ont tant d'éloquence. Cette caverne naturelle, avec sa nef de trois ou quatre arceaux uniformes, son long corridor étroit et sombre, qui se termine par une grotte allongée, est une des plus belles pages de l'histoire du christianisme." (D'après « Revue de l'Agenais » paru en 1875)



Montmajour_ermitage_009aOn y pénètre par un vestibule voûté en berceau constituant une sorte de narthex. Deux niches plein cintre sont taillées dans le roc.
L'église comprend deux nefs. Celle du nord est creusée dans le roc. La seconde nef est voûtée en plein cintre et comprend une nef proprement dite, une travée de choeur et une abside. Au sud, de grandes arcades retombent sur des colonnes à chapiteaux. Ces colonnes sont toutes des remplois (romains). Au nord, les arcatures retombent sur des piliers carrés.










Montmajour_ermitage_010aLes chapiteaux ont en commun des rosaces, des corbeilles végétales, des astragales au ruban de dents-de-loup, qui évoquent le cloître de Saint-Philibert de Tournus. Ce qui place la construction entre 1030 et 1050.
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Montmajour_ermitage_008aUn étroit passage conduit à une sorte de grotte naturelle où la tradition médiévale voyait les cellules des premiers moines.

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9 août 2007

L'église Saint-Laurent d'Outarville

Outarville_1Outarville est une commune de 750 habitants. Située en pleine Beauce à 20 km à l'Ouest de Pithiviers, elle est limitrophe de l'Eure et Loir. L'église Saint-Laurent a été refaite au XVIIème et restaurée au XIXème siècle. Inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, elle possède un avant-porche du XIXème, qui abrite un portail roman en plein cintre, sa cloche date de 1656.













Outarville_11Elle est la troisième d'Outarville. La première fut construite au XIIème siècle. Le cimetière y était accolé, au sud, où se situe aujourd'hui la place du marché. La deuxième église fut bâtie vers 1400 par Jean II Le Vannier. Elle fut brûlée en 1567 au cours des guerres de religion. La troisième, celle d'aujourd'hui donc, fut rebâtie par Galéas de Frétard, seigneur d'Outarville.
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Outarville_2Si l'on fait le tour de l'église, on découvre en effet divers éléments qui correspondent à différentes époques : le porche témoigne des travaux les plus récents et évoque le début du XIXème siècle. Par contre le portail qu'il abrite est du XIIIème. Six colonnes soutiennent des chapiteaux.
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Outarville_4Le mur Nord est le plus ancien. Le pignon Est présente un triplet, la fenêtre du milieu surmonte un petit contrefort. Le mur Sud porte la trace d'une arche. Le clocher est une solide tour carrée. Ce genre de tour se voit dans toute la Beauce exposée au grand vent. En 1937, les anciennes tuiles plates composant la couverture, ont été remplacées par des ardoises. En 1968, l'ancien crépi de couleur rose fut décapé. Les pierres ont été alors rejointoyées, ce qui restitua à l'édifice son caractère premier. De même, le cadran émaillé blanc de la pendule, au pignon Ouest fut remplacé par un simple cercle en métal doré.










Outarville_6Le XVIIIème siècle nous a laissé deux statues de bois : St Laurent et St Jean Baptiste. Le XIXème siècle a vu construire la tribune et ouvrir une fenêtre dans le mur sud au niveau de cette tribune. Au XXème siècle, le chœur a été réaménagé vers 1930. En 1963, la grille de ce chœur a été réutilisée pour constituer une porte fermant le dessous du clocher. L'autel adossé au mur Est, ainsi que le rétable ont été enlevés.
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Outarville_7Un autel "face au peuple" fut installé sur une estrade de bois qui recouvre des marches de pierre. cette église fut construite sur une ancienne ligne sacrée templière. On remarque en clé de voûte une croix significative. Elle est remarquable quand à la progression des énergies. On peut sentir les traces d'un ancien mégalithe, probablement situé sous la partie Sud de l'édifice.
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http://beauce45-catholique-orleans.cef.fr/Html/eglises/outarville.htm

8 août 2007

La pierre Godon, à Tillay-le-Peneux (Eure-et-Loir)

La_pierre_Godon__13Tillay-le-Peneux est une commune du canton d'Orgères-en-Beauce. Mentionné sous le nom de Tilietum-Pagani, Tilletum en 1198, Teillay-le-Pesneux en 1629. Le nom provient du tilleul, arbre présent sur le territoire de la commune depuis fort longtemps.
Près du lieu-dit de Soignoles se trouve le dolmen dit de la pierre Godon. Des fouilles y furent réalisées par Guy Richard, du service régional de l'Archéologie d'Orléans. Elles amenèrent son classement au titre des monuments historiques en 1979.

Lors des fouilles, une cinquantaine d'individus furent retrouvés (30 adultes et de 12 enfants). Selon une datation au carbone 14, ils furent enterrés entre -3400 et -3000 avant J.-C.







La_pierre_Godon__7Sur le plan architectural, 5 pierres en calcaire ou en meulière, verticales à l'origine délimitaient l'espace où étaient déposés les morts. Une petite dalle en couverture en meulière de 2,3 m sur 2,2m recouvrait et déterminait ainsi la chambre funéraire.










La_pierre_Godon__9Outre les restes humains, dents et fragments osseux, le sédiments de la chambre refermait quelques petits objets en silex taillé ou en os et de rares fragments de poterie. Un mobilier qui permet de préciser deux périodes d'utilisation du sépulcre. La première à la fin du Néolithique moyen s'est achevée par l'effondrement partiel de la dalle de couverture sur le sol de la chambre funéraire. Cet événement qui était peut-être naturel fut sur d'autres sites fouillés provoqué par les derniers utilisateurs du sépulcre.
La_pierre_Godon__5











La_pierre_Godon__6Pendant la seconde période d'utilisation, au Néolithique final, d'autres morts sont déposés dans le fond de la chambre après avoir été introduits verticalement. Une analyse pollinique du sédiment contenu dans un crâne donne quelques informations sur l'environnement du mégalithe à l'époque des inhumation notamment l'existence de champs de blé assez éloigné mais révélateur d'une activité agricole ainsi que la présence de tilleuls qui perdurera jusqu'à l'époque moderne comme en témoigne le nom de la commune.

Ce monument fut sauvé in extremis de la destruction en 1975.

http://www.intensite.net/articles.php?lng=fr&pg=3342

8 août 2007

Le dolmen de la Pierre Luteau à Ruan (Loiret)

Dolmen_de_la_Pierre_Luteau_6Ruan, dont le nom signifie "Rue" en bas latin, s'est appelé  "Ruata" en 870. Il y fut découvert une ancienne villa gallo-romaine. Ce village possède une église du XIIème siècle, Saint-Félix.










Dolmen_de_la_Pierre_Luteau_5Mais son passé remonte à bien plus loin puisque l'on retrouve un dolmen, la Pierre Luteau, niché au milieu des champs, au lieu-dit "le Montant". Il est propriété de la commune et a été inscrit aux monuments historiques en 1992.










Dolmen_de_la_Pierre_Luteau_4Il a bien souffert, mais reste un témoin assez rare de l'époque néolithique dans la Beauce orléanaise.

Dolmen_de_la_Pierre_Luteau_1















Dolmen_de_la_Pierre_Luteau_2De nombreuses légendes s'y rattachent, colportées par la tradition populaire, et les gens du coin parlent de lui comme d'un monument "druidique"...
Dolmen_de_la_Pierre_Luteau_3

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